jeudi 25 juin 2009

L'ADQ n’est pas le « club-école » du PLQ

Jean-François Plante


Comme beaucoup d'adéquistes déçus (plus de 700 000), j'ai constaté que l'ex-député défait Sebastien Proulx, à l'instar de l'entourage de l'ex-chef de l'ADQ d’alors, n'avait toujours pas compris le message sévère que l'électorat a envoyé à cette « autre formation de centre » en décembre dernier. À lire son commentaire « pro-libéral » (Le Soleil, 22 juin 2009) tout s’explique. L'ADQ, qui a été un formidable laboratoire d'idées, a très mal géré son positionnement politique. Puisqu’il est très malvenu de prendre parti pour une chose et son contraire, le qualificatif « girouette » n'a pas été efficacement accolé sans raison.

Chaque fois que l'ADQ s'est clairement positionnée pour des valeurs « à droite » (Liberté, Famille, Flat Tax, Bons d'études…), sa base s'est non seulement fidélisée, mais s'est aussi élargie. Par contre, quand l'ex-chef et son entourage ont dilué le message afin de faire plaisir à tout le monde, ces appuis sont rapidement disparus. Pour faire des changements, il faut du courage et de la cohérence. Il faut comprendre que pour s'attaquer, comme je l'ai fait, au manque de démocratie syndicale et à la « formule Rand », il y aura toujours des réactions et des manifestations. Et après ? Les lobbies sont là pour défendre leurs intérêts ; un chef de parti qui désire devenir premier ministre doit plutôt représenter TOUS les Québécois, même ceux qui ne crient pas.

Lors de l'élection de 2007, j'ai été critiqué par certains pour avoir affirmé haut et fort les valeurs adéquistes, notamment sur la loi dite « d’équité salariale ». Les propos de l’ex-chef d’alors ayant conduit à ma démission, repris récemment par MM. Bonnardel et Proulx, contredisent pourtant ceux du « Mario Dumont de 1996 » qui affirmait à l'Assemblée nationale que « le fait de créer des comités partout, ne règle pas les problèmes et crée pas mal plus de bordel que de solutions aux problèmes. »

Donc de deux choses l'une : Si vous désavouez mes propos, vous désavouez aussi ceux de votre ancien chef. Il est là le nœud du problème de l'ADQ. À trop vouloir se diluer et rechercher le pseudo consensus du « centre mou » au Québec, l'ADQ a pratiquement été rayée de la carte.

En 2007-2008, la direction du parti, par son incapacité à se positionner clairement, a « échappé le ballon à la ligne des buts ». En effet, qu'y avait-il d'adéquiste dans la création d'un « Bureau de la prospérité » comme le proposait alors Gilles Taillon ? Plus de gouvernement? Moins de choix aux citoyens ? Allons donc ! Partout dans les démocraties du monde, les mouvements populaires précèdent toujours les partis. En voulant plaire à l’« extrême centre », l'ADQ s'est éloignée des mouvements naturels de droite qui croyaient y avoir enfin trouvé leur maison. Par exemple, la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) a rassemblé un véritable mouvement citoyen (plus de 76 % d’appui populaire selon un récent sondage Léger Marketing) qui s'oppose avec véhémence à l’imposition obligatoire du cours d’éthique et culture religieuse, qui porte atteinte à la liberté fondamentale de conscience et de religion. L’ADQ et son chef se sont éloignés de ce mouvement de peur d'être perçus comme « extrémistes » ; moi, je l’appuie ! La peur n'étant jamais bonne conseillère fort est de constater que presque tous les alliés naturels de l'ADQ l'ont boudée lors des derniers scrutins.

L'ADQ doit redevenir le parti du changement, là où l’on remet en question le sacro-saint « modèle québécois ». L'ADQ ne doit plus être la « troisième voie » de la politique québécoise, mais plutôt l’Alternative claire aux « vieux partis ». Je vous propose de reconstruire les fondations d’une maison politique « à aire ouverte » qui s’assume. En cette semaine de la fête nationale, je vous propose donc de construire avec moi cette maison. C'est justement cela de l'« Action adroite ».

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