samedi 25 juillet 2009

L'ADQ, pour un Québec lucide et responsable


Mario Charpentier
(Source: La Voix de l'Est)
Au moment où l'Action démocratique du Québec (ADQ) s'apprête à franchir une étape importante de son histoire en élisant un successeur à Mario Dumont lors d'une course à la direction du parti qui se tiendra du 18 août au 18 octobre 2009, certains observateurs politiques évoquent la possibilité qu'il puisse s'agir d'un exercice futile puisque l'ADQ serait vouée à la marginalité dans un avenir prévisible. Selon cette lecture des choses, le scrutin du 8 décembre 2008 aurait clairement démontré que les Québécois n'étaient pas intéressés par les idées véhiculées par l'ADQ, et il aurait par le fait même servi à ramener la scène politique québécoise «à la normale», c'est-à-dire à un bipartisme entre libéraux et péquistes.

Pourtant, la démission récente de François Legault, causée par son constat que le Québec est incapable de remettre en cause ses «vaches sacrées» (un constat très adéquiste, il va sans dire), nous rappelle toute la pertinence de l'ADQ dans le paysage politique québécois d'aujourd'hui au moment où nous continuons d'éviter de régler les problèmes qui freinent le développement du Québec. Qu'il s'agisse de redonner plus de pouvoir aux enseignants et de trouver des solutions concrètes au décrochage scolaire, de hausser les frais de scolarité à l'indice des prix à la consommation pour mieux financer le réseau des universités, de faire une place intelligente au secteur privé pour donner de l'oxygène à notre système de santé afin de réduire les délais d'attente et que les citoyens aient un plus grand accès à un médecin de famille, ou encore d'avoir le courage de faire les choix difficiles en matière de gestion de l'État afin de diminuer à la fois les dépenses tout en augmentant les revenus pour réduire le fardeau de la dette publique par équité pour les générations futures et avoir des budgets équilibrés, les idées maîtresses de l'ADQ rallient maintenant un bon nombre de Québécois «lucides» sans pour autant que cela ne se répercute au niveau des actions gouvernementales.

En effet, il faut bien constater que ni les péquistes ni les libéraux n'ont le courage politique pour s'attaquer à ces sujets controversés puisque, s'ils l'avaient eu, ils auraient déjà rectifié le tir en étant au pouvoir! D'un côté, nous avons le Parti québécois qui s'évertue à rejeter de ses rangs ceux qui génèrent des idées neuves afin de pouvoir continuer à faire du clientélisme politique et plaire à sa base. Pour l'illustrer, rappelons-nous simplement qu'avant François Legault, Joseph Facal et André Boisclair ont tous deux été frappés «d'excommunication» parce qu'ils osaient remettre en cause certains dogmes québécois. De l'autre côté, ce n'est guère mieux puisque nous avons un gouvernement libéral qui s'est fait élire en 2003 en promettant de mettre en place une véritable réingénierie de l'État, mais qui depuis ne cesse de se terrer dès qu'on pousse un cri dans sa direction, et qui est bien prêt à ne rien faire s'il juge qu'il s'agit là de la meilleure façon de se maintenir au pouvoir. Les libéraux sont d'ailleurs eux aussi venus à bout de faire fuir le seul membre de leur équipe qui semblait avoir un peu de cran, soit Monique Jérôme-Forget.

Dans ce contexte, il apparaît clairement que l'ADQ demeure plus que jamais une solution nécessaire. Les prochains mois permettront à notre formation politique de se représenter devant la population avec un nouveau chef et un programme politique bonifié. Si plusieurs des propositions concrètes qui seront présentées à l'électorat lors du prochain scrutin seront des idées neuves, elles émergeront tout de même de la philosophie générale de l'ADQ qui vise notamment à donner plus de liberté de choix aux Québécois, et à récompenser davantage leurs efforts et leur audace. Par-dessus tout, l'ADQ se représentera devant la population avec ce même désir de faire bouger les choses qui le caractérise depuis sa naissance il y a quinze ans.

C'est parce que nous sommes convaincus que le Québec a un urgent besoin de changement, et que ce changement ne peut plus venir des deux vieux partis, que nous entendons nous renouveler et revenir avec une meilleure offre politique pour la prochaine campagne électorale. Loin de nous décourager devant les commentaires de certains prophètes de malheurs qui, il faut bien l'admettre, sont alimentés à cet égard par les deux autres partis qui ne veulent surtout pas assister à une remontée de l'ADQ, nous entendons plutôt redoubler d'ardeur pour nous assurer de pouvoir proposer une véritable alternative aux Québécois. Une alternative qui saura répondre aux défis collectifs qui nous attendent au cours des prochaines années. Nous la voulons parce qu'elle est plus que jamais nécessaire et parce que nous sommes convaincus que les Québécois la méritent.

Mario Charpentier
Lac-Brome

L'auteur est président de l'Action démocratique du Québec et ancien candidat aux élections de 2008 dans Brome-Missisquoi

1 commentaire:

  1. Lequel des quatre partis politique pourrait proposer de séparer le féminisme et l'État?

    Ça se bouscule sur l'étroite échelle du spectre politique qu'on croit faire consensus. L'électorat n'a pas beaucoup de choix. Les gaugauchistes sont soit en bleu, en rouge ou en vert-solidaire: les choix se confondent. Le flair politique aurait été de choisir un autre champ. Les énervés de la politique parlent tout de suite de la diade gauche-droite. De quoi parle-t-on exactement de la droite du fric ou de la droite des valeurs; de la gauche caviar ou de la gauche du travail? Tout ceci est affreusement confus. Le discours de Gilles Taillon ressemble étrangement à celui de Jean Charest.

    Un jour ou l'autre l'électorat souhaitera moins de gouvernement. Ce jour là y aura-t-il quelqu'un qui leur proposera une alternative?

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