lundi 12 octobre 2009

POINT DE VUE: L'ADQ plus nécessaire que jamais


(source:Le Soleil)

Au lendemain de la dernière campagne électorale québécoise, le réveil a été brutal pour les adéquistes. D'abord, Mario Dumont, qui avait littéralement porté l'ADQ sur son dos pendant de nombreuses années, annonce son départ. Ensuite, on constate la défaite de la grande majorité des nouveaux élus adéquistes, ne laissant que sept rescapés à l'Assemblée nationale. Finalement, de nombreux observateurs, chroniqueurs et journalistes annoncent la mort imminente de l'ADQ.

Avec trois ou quatre ans à faire à l'actuel mandat du gouvernement Charest, je considère qu'on doit laisser le temps au prochain chef de l'ADQ de faire la démonstration de sa compétence et de son leadership. C'est à lui à réunir les ingrédients nécessaires au renouvellement du parti afin d'en refaire une alternative viable et sérieuse aux deux vieux partis. Ultimement, ce sont les Québécois qui auront la possibilité de sceller le sort de l'ADQ lors des prochaines élections générales. C'est à eux que revient le pouvoir de décider si l'ADQ devra vivre ou mourir, n'en déplaise aux observateurs qui ont déjà commencé à rédiger sa nécrologie.

Vieux scénario...

Pour ceux qui, comme moi, ont été présents à toutes les étapes de la vie de cette formation politique, les dernières semaines ont laissé une impression de déjà vu. J'ai évidemment repensé au départ de Jean Allaire comme chef de l'ADQ et de son remplacement par un Mario Dumont âgé de seulement 23 ans. On avait alors annoncé la mort de l'ADQ. J'ai aussi repensé au lendemain de l'élection de 1994 où l'ADQ n'avait fait élire que Mario Dumont, à l'arrivée de Lucien Bouchard comme premier ministre en 1996, à l'arrivée de Jean Charest à la tête du Parti libéral en 1998, à la descente aux enfers qu'à connu le parti en 2003 après avoir mené dans les sondages pendant quelques mois. À toutes les fois, on ne donnait pas cher de la peau de l'ADQ.

Avec le recul, lorsque je pense à ces moments difficiles pour l'ADQ, je ne peux qu'être impressionné par la résilience des adéquistes. La question qu'il faut maintenant poser est pourquoi. Pourquoi ces centaines de milliers de Québécois ont continué à appuyer l'ADQ ? Pourquoi, encore aujourd'hui, des centaines de milliers de Québécois souhaitent la survie de l'ADQ ? La réponse est pourtant simple.

Depuis son arrivée sur la scène politique, l'ADQ a ouvert le débat. Il a obligé les vieux partis à se positionner sur d'autres axes que le simple axe constitutionnel. Lorsque je regarde le comportement des deux vieux partis, je me dis que l'ADQ a plus que jamais sa place sur la scène politique québécoise et son message n'a jamais été plus pertinent que maintenant.

À côté des cyniques et des «absents»

Regardez le gouvernement Charest. Avec quel cynisme il a voulu acheter le vote des Québécois en 2007 en leur promettant des baisses d'impôts sans même se demander si on ne pouvait pas faire mieux avec cet argent. S'attaquer à la dette par exemple. Avec quelle arrogance il a déclenché des élections à l'automne, niant l'imminence de la crise économique et en restant muet sur le gâchis de la Caisse de dépôt.

De son côté, l'opposition péquiste est complètement absente. Si on a été très sévère à l'endroit des adéquistes durant leur passage à l'opposition officielle, je trouve qu'on fait preuve de complaisance face au travail de l'équipe de madame Marois. Si on exclut les interventions de François Legault, qui a quitté le navire depuis, qui peut nommer un critique péquiste qui s'est véritablement distingué dans la dernière année ? Qui peut nommer un nouveau député péquiste qui a offert une performance digne de mention ?

La balle est maintenant dans le camp de l'ADQ. Sa course à la chefferie a certainement connu des ratés, mais il n'en demeure pas moins qu'on doit souligner le courage et la détermination des trois candidats en lice qui ont tous à coeur l'avenir du Québec. Pour ma part, j'ai décidé de donner mon appui à Éric Caire parce que j'ai la conviction qu'il est le meilleur candidat pour ébranler les colonnes du temple, pour porter le message de la lucidité et pour incarner les valeurs et les idées que véhicule l'ADQ depuis sa fondation. Lorsque Mario Dumont lui a confié le mandat de critique en matière de santé, j'ai vu avec quel sérieux il s'est mis à la tâche et comment il a gagné le respect des différents acteurs du domaine de la santé au Québec. Il est rapidement devenu un parlementaire très efficace et autant l'ancien ministre Couillard que l'actuel ministre Bolduc ont gouté à sa médecine. Je connais Éric Caire depuis une dizaine d'années et je suis convaincu qu'il a toutes les qualités pour devenir un grand chef de parti et pour assumer la plus haute fonction de l'État québécois, celle de Premier ministre du Québec.

L'ADQ doit écrire une nouvelle page de son histoire, ne pas chercher à remplacer Mario Dumont, mais bien trouver quelqu'un pour lui succéder. Pour moi, le meilleur candidat est Éric Caire. Dans les prochains mois et les prochaines années, le Québec aura de nombreux défis à relever. Il faudra s'attaquer véritablement aux défis que représente le vieillissement de la population, prendre des mesures concrètes pour contrer le décrochage scolaire, revoir le rôle de l'État, faire une place intelligente au privé dans la santé, favoriser le développement économique tout en étant soucieux de l'environnement et proposer des solutions innovatrices aux problèmes que connaît notre société. Un seul parti à donner l'heure juste à la population sur ces sujets et a osé sortir des sentiers battus depuis 15 ans au Québec. Le Québec a, plus que jamais, besoin de l'ADQ et l'ADQ, pour bien jouer son rôle, a besoin d'Éric Caire.

Patrick Robitaille

Membre fondateur de l'ADQ

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