samedi 3 octobre 2009

Qu'arrive-t-il avec l'ADQ ?


La chronique de Richard Martineau sur Canoe

Selon un récent sondage, si des élections provinciales avaient lieu aujourd'hui, l'ADQ ne récolterait que 7% des voix.

On a beau penser ce que l'on veut de l'ancienne formation de Mario Dumont, c'est loin d'être une bonne nouvelle.

SEUL SUR L'AUTOROUTE

Ça vous tente de retourner au vieux match de ping-pong entre Rouges et Bleus, vous?

«C'est la faute aux fédéralistes», «C'est la faute aux souverainistes», «Non, c'est la faute aux fédéralistes», «Non, c'est la faute aux souverainistes»?

Je m'endors juste à y penser...

Et puis, si l'ADQ disparaît de la carte, qui va faire pression auprès du gouvernement pour qu'il réduise la taille de l'État? Le PQ?

Demander au parti de Madame Marois de se transformer en champion de l'amincissement de l'appareil gouvernemental, c'est comme demander à Marcel Aubut de faire de la pub pour Weight Watchers.

Quant à Québec Solidaire, oubliez ça. Françoise David n'a jamais vu une structure qu'elle n'aimait pas. Pour les fidèles de la gauche, il n'y aura jamais assez de fonctionnaires. Pourraient-ils les empiler les uns sur les autres qu'ils le feraient.

Bref, Jean Charest se retrouvera tout seul sur l'autoroute des finances publiques, les deux mains sur le volant et les pieds sur le tableau de bord.

C'est ce qu'on veut?

LA WWF

Cela dit, l'ADQ n'a, encore une fois, qu'elle seule à blâmer pour ses problèmes.

Prenez l'actuelle course au leadership.

Il n'y a rien de plus délicat qu'une course au leadership. Les candidats doivent pouvoir s'obstiner et confronter des points de vue divergents sans jamais menacer la cohésion de leur parti. Se chicaner solide sans donner l'impression qu'ils vont se divorcer et que leur parti va éclater.

Bref, il faut sentir que, malgré leurs différences, les différents candidats SE RESPECTENT, JOUENT DANS LA MÊME ÉQUIPE et VISENT LE MÊME BUT.

Pas évident.

Or, à l'ADQ, la course au leadership s'est rapidement transformée en gala de combat extrême. Non seulement tous les coups étaient permis, mais on avait l'impression d'assister à un débat entre candidats de différents partis!

On avait envie de leur dire: «Réglez vos chicanes à l'interne, et revenez nous voir quand tout sera réglé...»

Si les ténors de l'ADQ se sautent à la gorge alors qu'ils sont dans le même parti, qu'est-ce que ça sera quand ils se confronteront à de véritables adversaires en chambre?

TROUBLE D'IDENTITÉ

La semaine dernière, dans les couloirs de LCN, le jeune sociologue Mathieu Bock-Côté me disait qu'il ne comprenait pas pourquoi l'ADQ avait abandonné le discours identitaire. Je me pose la même question.

Ce n'est pas parce que les Québécois boudent l'idée d'indépendance qu'ils ne s'intéressent plus aux questions qui touchent l'identité, au contraire.

Si l'ADQ a réussi à faire une telle percée, en mars 2007, c'est parce que les gens avaient l'impression que la formation de Mario était la seule qui osait parler d'identité. «Le PQ ne traite absolument plus de ce sujet, ne cessaient de me répéter d'ex-péquistes déçus pendant la campagne. Ils ont déposé le flambeau pour se concentrer sur les points d'impôts...»

C'est bien beau, parler des finances publiques. C'est un débat important, essentiel.

Mais, quand on ne parle que d'économie, les Québécois s'endorment.

Comme le chantait avec raison Gilles Vigneault, les Québécois sont d'abord et avant tout des gens de parole.

Pas de chiffres.

Il suffit de regarder l'importance que nous accordons à l'épargne pour s'en rendre compte.

1 commentaire:

  1. La question identitaire abordée par Mario Dumont et l'ADQ a fait bander le Québec en 2007 et les débats d'idée sur les finances publiques laissent la population dans une indifférence quasi-totale.

    C'est à n'y rien comprendre de tout ce charabia. Moi qui croyait que la question identitaire appartenait au PQ.

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