jeudi 24 septembre 2009

Débat entre les candidats à la direction de l'Action démocratique du Québec - Taillon et Caire changent de ton


(Source: Le Devoir)

Québec -- Gilles Taillon avait rangé son glaive et Éric Caire, à son grand soulagement, n'a pas eu à revêtir sa cotte de maille et son armure lors du deuxième débat de la course à la direction de l'Action démocratique du Québec, un débat civilisé pendant lequel «la famille adéquiste» a semblé se raccommoder.

C'est devant une centaine de militants que les candidats à la direction de l'ADQ, Éric Caire, Christian Lévesque et Gilles Taillon, ont échangé sur les trois thèmes choisis par les organisateurs: la famille et les aînés, la santé et l'organisation du parti.

Après les déchirements des dernières semaines où Gilles Taillon ne cessait d'attaquer l'intégrité d'Éric Caire, le ton avait changé. À la toute fin du débat, les candidats se sont permis de faire quelques allusions à cet affrontement fratricide que plusieurs adéquistes, dont le caucus des députés, avaient jugé extrêmement nuisible au parti. «Ce qu'on a vécu récemment, c'est un cauchemar», a affirmé Éric Caire, qui estime que les idées défendues par les trois candidats n'étaient pas très éloignées. «Il y a bel et bien une famille adéquiste», a-t-il fait valoir.

Un clivage idéologique est tout de même apparu au sujet de la santé entre Gilles Taillon, d'une part, et Éric Caire et Christian Lévesque, d'autre part. Christian Lévesque a proposé de permettre aux Québécois de se procurer une assurance privée «duplicative» qui servirait à payer des soins, dans le privé, qui sont déjà couverts par le régime public. Éric Caire a aussi préconisé d'autoriser l'assurance mutuelle, comme cela se pratique en Europe. Gilles Taillon s'est inscrit en faux, soulignant le danger d'imiter le système de santé américain, dont les coûts sont très élevés et l'efficacité bien inférieure au système canadien. «Le défi dans la santé, c'est de maintenir l'universalité», estime Gilles Taillon.

Les trois candidats partageaient des vues similaires sur l'état de l'organisation du parti: elle est très mauvaise. Les membres qui ne reçoivent pas leurs cartes de membres, les cartes qui ne sont pas renouvelées faute d'un rappel, c'est une «maladie récurrente à l'ADQ», a souligné Éric Caire, qui a rappelé que le parti a déjà compté 50 000 membres. L'ADQ compterait un peu plus de 13 000 membres à l'heure actuelle. La course a peu contribué à gonfler ce nombre: les candidats n'ont recruté que 1600 nouveaux membres.

Gilles Taillon, cet ancien président du Conseil du patronat du Québec, croit que l'ADQ doit compter sur les gens d'affaires pour se renflouer. Éric Caire n'est pas d'accord. «Je préfère 300 dons de 10 $ à un seul don de 3000 $. Le deuxième est plus compromettant», a-t-il dit.

En matière de famille et d'aînés, les trois candidats ne divergeaient guère. Tous défendent l'idée d'une allocation de 100 $ par enfant qui ne fréquente pas les services de garde subventionnés. Dans sa conclusion, Gilles Taillon a choisi de rappeler l'importance pour l'ADQ de «préserver [son] nationalisme», un héritage des fondateurs, Mario Dumont et Jean Allaire, même si le débat ne devait pas porter sur cet enjeu.

1 commentaire:

  1. "Tous défendent l'idée d'une allocation de 100 $ par enfant qui ne fréquente pas les services de garde subventionnés."

    C'est une excellente idée, j'approuve!!

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