lundi 24 août 2009

Direction de l'ADQ: Éric Caire domine le premier débat


(Lévis) Le député de La Peltrie, Éric Caire, a bien utilisé ses qualités de débatteur et son sens de la répartie agrémentés d'un soupçon d'agressivité pour sortir gagnant dimanche matin du premier débat entre les quatre prétendants au poste de chef de l'Action démocratique du Québec (ADQ).

Le débat, qui avait lieu devant environ 150 personnes réunies au Centre de congrès de Lévis à l'occasion du congrès de la Commission des jeunes de l'ADQ, était le premier de quatre qui seront tenus d'ici l'élection du nouveau chef, le 18 octobre.

Tant sur la question de l'éducation postsecondaire que concernant l'accès au marché du travail, les défis intergénérationnels ou l'avenir politique du Québec, Caire a paru solide et à l'aise devant ses adversaires Gilles Taillon, Christian Lévesque et Jean-François Plante. Sa performance lui a d'ailleurs valu l'appui du président de la Commission des jeunes, Martin-Karl Bourbonnais, qui s'est prononcé en sa faveur après le débat.

Les échanges les plus intéressants ont eu lieu entre Caire et Lévesque, qui semblait toutefois un peu mal à l'aise dans les premières minutes. D'entrée de jeu, les deux politiciens se sont frotté les oreilles sur la hausse des droits de scolarité. Plus à gauche, l'ex-député de Lévis critiquait le désir de Caire de ramener les droits de scolarité des étudiants québécois au niveau de la moyenne canadienne.


«On s'en fout de la moyenne canadienne! Si on veut une économie du savoir, tout le monde devra faire son effort», a lancé Lévesque, alors que Caire lui faisait remarquer que l'Ontario avait un meilleur taux de diplomation que le Québec. «Il ne faut pas diluer les idées novatrices. C'est bien beau mettre de l'eau dans son vin, mais il faut que ça goûte encore le vin!», a enchaîné le député de La Peltrie.

L'affrontement entre la Rive-Nord et la Rive-Sud a repris en fin de débat quand le modérateur Pierre-Éloi Talbot a demandé aux deux candidats comment ils allaient régler le dossier constitutionnel.

À Lévesque, qui disait être autonomiste et ne pas vouloir entrer dans le débat d'une autre génération, Caire a répondu de façon cinglante : «Si t'es autonomiste, tu vas autonomiser quoi si tu ne veux pas discuter? Ça, c'est la stratégie de Jean Charest! Christian, tu as un discours libéral!» «Merci beaucoup, monsieur le fédéraliste!», a rétorqué Lévesque.

La dette

Pendant ce temps, Gilles Taillon occupait le terrain en présentant et en expliquant ses arguments et ses positions de façon claire et posée, à la manière d'un pédagogue, insistant beaucoup sur le problème de la dette.

«L'important est de s'assurer que la dette ne croisse pas, et il faudra poser des gestes radicaux. Privatiser une partie de l'actionnariat d'Hydro-Québec, soit moins de 10 %, serait une bonne solution. Il faut aussi s'attaquer aux dépenses de l'État, qui donne beaucoup d'argent aux comités consultatifs et aux organismes externes», a-t-il commenté, très à l'aise dans les dossiers économiques.

Quant à Jean-François Plante, l'animateur de webradio reconnu pour ses coups de gueule a surpris par sa retenue. En fin de débat, il a questionné Taillon sur la question des subventions aux entreprises. «Es-tu d'accord qu'il faut arrêter ça, qu'il faut ramener ça à zéro? Moi, je ne veux pas payer pour ceux qui administrent mal!»

L'ancien président du Conseil du patronat n'a cependant pas accepté d'aller aussi loin. «Il faut faire un ménage là-dedans, bien sûr, mais je pense qu'il faudrait plutôt ramener l'aide aux entreprises au même niveau qu'ailleurs au Canada», conclut M. Taillon.

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