mardi 25 août 2009

Plate-forme de Gilles Taillon: du changement sans bouleversement

(Québec) Gilles Taillon s'est montré bien clair hier, pour la présentation de son plan d'action comme candidat à la direction de l'Action démocratique du Québec. «Ce n'est pas un programme électoral!» Reste que l'homme a déjà l'horizon 2012-2013 bien en tête, moment propice à d'éventuelles élections générales provinciales. Échéance à laquelle l'ancien homme fort de Mario Dumont espère avoir pu porter «sa vision» aussi loin que possible aux adéquistes, puis à la population québécoise en général.

«C'est un projet qui veut offrir un vrai changement. Pas un bouleversement.» À son avis, avec cette plate-forme, l'ADQ pourrait répondre aux attentes des électeurs, là où les autres partis ne font rien. Un «nouveau départ» pour le Québec par lequel Gilles Taillon se présente comme le candidat de l'économie.

D'abord, fidèle à cette image, il compte assainir les finances publiques. Pour y arriver, il veut notamment s'attaquer à la dette en réduisant entre autres la taille de l'État, une économie évaluée à au moins un milliard de dollars, et en sabrant un milliard de dollars dans les subventions aux entreprises.

«La dette augmente de presque 10 milliards $ par année depuis deux ans, a justifié M. Taillon. Ça n'a pas de bon sens.» Avec un budget sous contrôle, le candidat croit qu'il sera plus attrayant pour les «créateurs de richesse» de se développer au Québec.

Autre cheval de bataille pour Gilles Taillon, l'amélioration des services de santé et d'éducation, «le mandat principal du Québec en termes de responsabilités comme province, comme État». Pour ces champs qui regroupent environ 70 % du budget du gouvernement, il suggère là encore des changements en douceur «sans bouleverser nos grands réseaux». Objectif? Mieux faire réussir les élèves et les soignants. À cet égard, Gilles Taillon dit s'être inspiré des réformes dans les pays qui ont réussi, notamment les pays scandinaves.

En santé, il compte revoir l'agencement des services et s'attaquer aux modes de financement des établissements et des médecins. En éducation, le plan favorise l'autonomie des enseignants et des autres professionnels du milieu scolaire. «Car la réussite des enfants tient aux enseignants.»

Idée qui ne date pas d'hier à l'ADQ, la disparition des commissions scolaires est toujours envisagée par le clan Taillon. On souhaite que les écoles soient plus proches de leur communauté et que jaillissent des projets particuliers. «J'ai un peu un rêve que nos écoles publiques deviennent toutes de petites écoles privées», a illustré le candidat adéquiste.

Nouveau pacte

Enfin, autre élément central de la proposition de Gilles Taillon, la place du Québec dans le Canada. «Mon objectif, c'est vraiment de sortir le Québec de l'impasse dans laquelle nous sommes.» Pour arrêter de «tourner en rond», Gilles Taillon espère obtenir un mandat fort de la population à partir duquel il souhaiterait aller négocier un «nouveau pacte» autonomiste avec le gouvernement fédéral. Respect des champs de compétences du Québec et règlement du déséquilibre fiscal en santé et en éducation sont en particulier dans sa mire.

Pas de séparation ni de référendum ici. Mais plutôt une «négociation administrative de nation à nation», le tout «sans couteau sur la gorge ou sans fusil sur la table», précise Gilles Taillon. «Mais avec un mandat très fort des Québécois qui diraient "C'est ce qu'on veut", pour retrouver la place qu'on doit occuper dans un Canada qu'on a fondé.»

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